de la darija to english…ou…de Ayouch Noureddine à Taoufiq Bouachrine…
Posté par ahmedaddoukkali le 21 octobre 2014
ah, comme j’aurais souhaité être à la place de ce ministre allemand qui donnait une conférence de presse à Berlin, lorsqu’un journaliste british lui demanda presque sous la forme de l’injonction, de répondre à sa question en langue anglaise…
le ministre répond sur un ton sans réplique, que ledit journaliste est en Allemagne et que par conséquent, lui en tant que ministre, il ne peut s’exprimer qu’en langue allemande et il ajoute qu’après la conférence, il peut converser avec ledit journaliste, en anglais au cafétéria, sans doute pour lui signifier qu’il manie bien cette langue et qu’il serait importun qu’il s’en serve en tant que personnalité officielle allemande…
malheureusement, cela n’a pas été le cas, lors de la dernière conférence de trois de nos ministres, à l’occasion de l’agression du régime algérien contre nos compatriotes dans la région d’Oujda…
ils se sont exprimés en français qui n’est pas la langue nationale malgré son usage intensif, chez nous…
j’avoue n’avoir pas bien apprécié cette attitude mais je pense en deviner les raisons…
mais revenons à nos moutons et à l’objet de ce petit billet…
vous allez me dire comment j’ai pu comprendre ce qu’a dit et le ministre allemand et le journaliste anglais, je vous dirais tout simplement qu’il y avait une traduction en langue française…
heureusement je dirais…
en effet, personnellement, je me défoule parfaitement en langue darija, je maîtrise plus ou moins la langue arabe classique, je m’exprime assez bien en langue française et my english is very bad …
quant à la langue amazigh, bien qu’on m’ait dit que j’ai des origines amazigh, j’y suis pratiquement nul…
alors, vous pourrez imaginer mon désarroi, entre Mr Ayouch qui propose de nationaliser la darija à tous les niveaux, ce qui ne débouche sur rien, à mon avis, du moins quant aux contacts avec l’Extérieur, y compris les pays arabes, et Mr Bouachrine qui prône une mise à l’écart pure et simple de la langue française et même la jeter aux orties comme une malpropre aux fins de la remplacer par la langue anglaise, la belle langue anglaise, la dominante et la prédominante langue anglaise, la réductrice et l’éradicatrice langue anglaise, qui balaie tout sur son passage, culture, modèle, dignité, civilisation, tout rejeter au placard et le remplacer par cette dévoreuse de la personnalité, comme au moyen d’une baguette magique, et comme si les anglais nous en feraient cadeau pour nos beaux yeux aveuglés et éblouis par tout ce qui est anglais ou étasunien…
certes je ne remets en aucune façon en cause, les bonnes intentions de Mr Ayouch, et encore moins celles de Mr Bouachrine, mais il me semble qu’ils font leurs propositions, comme s’ils étaient installés sur une tour d’ivoire, prenant en considération certaines réalités et négligeant bien d’autres…
certes aussi , cela fait trop longtemps que nous sommes à la croisée des chemins pour ce qui concerne le choix de la langue d’enseignement qui nous permettra de sortir de notre sous-développement et même de conquérir un tant soit peu le monde, ou du moins nous ouvrir un peu plus aux interrelations avec les différents pays et les différentes civilisations …
par ailleurs, si l’on sait que l’enseignement de la darija est presque un non sens, nous nous devons de nous demander ce que nous ont apporté ceux et celles qui ont pu maîtriser les langues étrangères, notamment l’anglais…
le moindre de leur comportement, est de se croire parvenu(e)s au sommet de la civilisation au point de se mettre à voir de haut leur propre pays ou plutôt leur « sale » pays et leurs « sales » compatriotes, si ce n’est de les mépriser et même d’en avoir honte…
l’expression « le plus beau pays du monde » est devenue dans leur bouche une véritable insulte…
remarquez, pour moi qu’il soit le pays le plus beau ou le plus laid, c’est toujours mon pays, peu importe comment on le regarde, car comme dit un adage bien marocain « l7am ila khnez ma kay hezzouh ghir mallih », si la viande pourrit, ce sont ses propriétaires qui doivent s’en charger…
donc ces anglicisant(e)s anglophonisé(e)s marocain(e)s se comportent, comme quelqu’un qui a honte de ses parents, quand bien même ce sont ces parents qui lui ont assuré toutes les longues années de son instruction…
et c’est ainsi comme pour l’Irak, ou tout autre pays similaire, ces trop instruit(e)s en anglais, surtout les expatrié(e)s d’entre eux, et d’entre elles, ne rêvent que d’une chose : revenir régler ses comptes à leur pays, quitte à se faire hisser par des étrangers sur leurs tanks tout aussi étrangers et l’envahir en grande fanfare écrasant triomphalement les corps de leurs compatriotes « autochtones »…
je cherche laborieusement à trouver quelqu’un ou quelqu’une formé(e), en anglais qui ait apporté quelque chose à notre pays, sauf s’ils ou si elles en profitent soit par l’intermédiaire de hauts postes dans l’administration, soit par celui de gros(se)s dirigeant(e)s de sociétés privées…
oui, la langue anglaise, au lieu de leur servir de sésame pour ouvrir le monde à leur pays, ils et elles s’en servent comme sésames pour largement ouvrir leur pays au monde afin de l’exploiter tout en le dénigrant…
c’est ainsi que je crois, que l’usage d’une quelconque langue et son enseignement, ne peut précéder ou remplacer l’amour de son pays et d’avoir présent constamment à l’esprit que sans cet amour comme priorité et axe de tout agissement, cette langue ne serait qu’une médaille inutile accrochée sur la veste d’un traître…
on doit aussi se rendre compte que rien ne se fait sans sacrifices à tous les niveaux , et il n’y a pas lieu que les uns et les autres se surveillent et s’observent avec le seul but de réaliser des profits individuels en usant d’avantages qu’ils et qu’elles ont acquis grâce à leur appartenance à ce pays…
à ce propos, on a vu rarement, un savant, un chercheur ou un inventeur courbés sous le poids des milliards, même lorsqu’ils plient sous le poids des années, que ce soit des femmes ou des hommes…
on dit de Marx, que même en ayant écrit le « Capital », il n’a laissé aucun capital à sa famille, au point que sa femme s’est écriée « si au moins au lieu d’écrire sur le capital, il nous ait laissé un petit capital pour survivre…
en ISLAM, c’est encore plus profond puisque le Coran dit :
وَيُؤْثِرُونَ عَلَى أَنْفُسِهِمْ وَلَوْ كَانَ بِهِمْ خَصَاصَةٌ
lautiste
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